Dupilumab: le nouveau traitement de l'asthme modéré à sévère
En France, quatre millions de personnes sont concernées par l’asthme. Malgré l’existence de multiples traitements, les formes modérées et sévères d’asthme restent parfois mal contrôlées. Les recherches de nouvelles thérapies se concentrent depuis quelques années sur les biothérapies, notamment sur les anticorps monoclonaux. Deux essais viennent d’être menés sur un nouvel anticorps, le dupilumab, qui pourrait bientôt rejoindre l’arsenal thérapeutique de l’asthme sévère.
Si la maladie asthmatique ne se guérit pas, les traitements actuels permettent de contrôler environ 95 % des cas d’asthme. Dans un certain nombre de cas, les médicaments disponibles restent pourtant insuffisants pour endiguer les symptômes de la maladie. Les recherches se poursuivent donc pour mettre au point de nouvelles thérapies, en particulier dans le cas des formes graves d’asthme, les asthmes modérés à sévères.
Dans ce contexte, les chercheurs s’intéressent de près aux anticorps monoclonaux, ciblant spécifiquement les médiateurs cellulaires de l’inflammation impliqués dans les mécanismes pathologiques de l’asthme. Récemment, trois anticorps dirigés contre la réponse inflammatoire ont été approuvés en France, en tant que traitement complémentaire dans l’asthme sévère à éosinophiles (un type particulier de globules blancs).
A la suite de ces trois premiers anticorps, un nouvel anticorps, le dupilumab, est actuellement en cours d’évaluation aux USA et en Europe. Deux essais cliniques ont récemment été menés pour évaluer son efficacité et sa sécurité dans le contrôle de l’asthme modéré à sévère mal contrôlé et de l’asthme sévère chez des patients sous corticoïdes par voie générale.
Essoufflement: quand il faut s'alerter?
La broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) concerne 3,5 millionsde Français, mais les deux tiers d'entre eux ignorent qu'ils sont malades.
C'est une maladie respiratoire qui touche surtout des fumeurs ou anciens fumeurs, et pourtant huit Français sur dix n'ont jamais entendu parler de la BPCO. Révélateur du désintérêt des autorités de santé, la maladie n'a même pas été citée par la ministre de la Santé, Marisol Touraine, le 25 septembre lors de la présentation de son programme national de réduction du tabagisme! L'acronyme, qui signifie broncho-pneumopathie chronique obstructive, n'est guère parlant.
C'est que la maladie elle-même est assez complexe et, si elle débute au niveau des poumons, son retentissement peut aller bien au-delà de la seule insuffisance respiratoire: atteinte musculaire, maladie coronaire, ostéoporose, dépression, etc. «Les répercussions de la BPCO sont considérables, nous n'insistons pas suffisamment sur les maladies respiratoires en général et la BPCO en particulier», souligne Pascal Mélihan-Cheinin, sous-directeur de la santé des populations et de la prévention des maladies chroniques à la Direction générale de la santé.
La maladie n'est pourtant pas rare. «Il y a en France 3,5 millions de malades de BPCO dont 1 million avec des symptômes», rappelle le Dr Frédéric Le Guillou, pneumologue à La Rochelle et président de l'Association BPCO, qui organisait son colloque annuel le 12 novembre à Paris. Il suffit d'une mesure du souffle à l'aide d'un mini-spiromètre électronique pour que le diagnostic soit suspecté, avant confirmation par des examens plus sophistiqués chez un pneumologue.
Hélas, faute de remboursement du matériel jetable nécessaire, la mesure ne s'est jamais répandue chez les médecins généralistes. Résultat: «Huit malades de BPCO sur dix ignorent qu'ils le sont», déplore le Pr Housset.
Le plus regrettable est que 900.000 malades pourraient bénéficier d'une réhabilitation respiratoire avec un meilleur diagnostic médical et surtout un remboursement de celle-ci par la Sécurité sociale pour les actes en ambulatoire, ce qui n'est pas le cas actuellement.
Cette réhabilitation repose sur un réentraînement à l'effort sous contrôle médical, parfois réalisé avec l'aide des kinésithérapeutes, appuyé sur des conseils comportementaux et de l'éducation thérapeutique par des infirmières. «La réhabilitation améliore la dyspnée (essoufflement), la qualité de vie, la tolérance à l'effort et réduit le nombre et la durée des hospitalisations», détaille le Pr Yves Grillet, président d'honneur de l'Association BPCO, qui regroupe patients et soignants. Même si la maladie est irréversible, c'est à ce jour le seul moyen de ralentir sa progression.
Crise d'asthme aiguë: reconnaitre les signes et agir rapidement
Afin de pouvoir réagir rapidement et efficacement lorsque la crise d’asthme aiguë survient, il faut savoir en reconnaître les symptômes. En effet, sans traitement immédiat, la crise d’asthme aiguë peut avoir des complications graves. Généralement, une gêne respiratoire majeure apparaît en présence ou non d'un allergène ou d'un irritant (fumée, poils d'animaux, pollen) et ne disparaît pas lors de la prise d'un médicament bronchodilatateur (inhalation). La personne qui fait une crise d'asthme aiguë peut généralement ressentir la différence d'une crise d'asthme classique, elle ressent une difficulté autant à expirer qu'à inspirer ainsi qu'à tousser. La respiration et le pouls s'accélèrent accompagnés ou non d'une crise d'angoisse, d'agitation et de sueurs. Le diamètre des bronches se rétrécit et on entend plus le sifflement qui accompagne généralement une crise d'asthme classique.
Il faut en premier lieu, évaluer la capacité respiratoire (ou débit expiratoire de pointe DEP) à l’aide d’un dispositif médical le "peak flow meter" (ou débitmètre de pointe) dont la prescription est faite par un médecin, et s’achète en pharmacie. Si le débit expiratoire est très bas, il faut prendre rapidement une inhalation d’un bronchodilatateur en utilisant une chambre d’inhalation. Il faut ensuite prendre un corticoïde en respectant les doses prescrites par le médecin et continuer d’évaluer la capacité respiratoire à intervalles réguliers afin de confirmer que le traitement fait son effet. Si la difficulté à respirer persiste de façon importante, il faut rapidement consulter un médecin afin d'éviter des complications graves.
Asthme et fécondation : l’importance d’un bon traitement
L’asthme mal contrôlé favorise l’infertilité. Selon une étude effectuée par les chercheurs de l’hôpital universitaire Bispebjerg au Danemark, les femmes asthmatiques ont plus de problèmes à tomber enceinte que les autres. En effet, 27% des femmes asthmatiques mettent plus d’un an pour être enceinte contre 21% chez les personnes en bonne santé. Pour arriver à ce résultat, 15 000 jumelles dont 955 asthmatiques âgées entre 12 à 41 ans ont participé à l’expérience. Les asthmatiques qui suivent un bon traitement présentent un risque de retard de 23,8% dans la fécondation et 30,5% pour les asthmatiques non traités.
Les médicaments utilisés pour traiter l’asthme peuvent être à l’origine du retard de la conception. Pour le Docteur Anne Prudhomme, une bonne observation reste le meilleur traitement et que les traitements de l’asthme n’ont pas d’effet sur une grossesse déjà en cours. Par contre, même une petite crise d’asthme chez la mère peut avoir des conséquences sur le f½tus. Les traitements ne sont pas à ignorer car les risques d’un bébé en petit poids, prématuré, hypoxique sont assez élevés. Il est primordial que la femme enceinte asthmatique soit suivie régulièrement par un médecin généraliste ou un pneumologue car elle doit suivre un traitement à la lettre.
Les femmes asthmatiques âgées de plus de 30 ans ont plus de mal à avoir un enfant qu’une asthmatique plus jeune. 32,2% d’entre-elles doivent attendre plus d’un an pour féconder alors que chez les moins de 30 ans, 24,9% sont touchées. Cependant, le nombre d’enfants n’est pas concerné car une femme atteinte d’asthme peut avoir le même nombre d’enfants qu’une femme non asthmatique.