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Essoufflement: quand il faut s'alerter?

La broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) concerne 3,5 millionsde Français, mais les deux tiers d'entre eux ignorent qu'ils sont malades.
C'est une maladie respiratoire qui touche surtout des fumeurs ou anciens fumeurs, et pourtant huit Français sur dix n'ont jamais entendu parler de la BPCO. Révélateur du désintérêt des autorités de santé, la maladie n'a même pas été citée par la ministre de la Santé, Marisol Touraine, le 25 septembre lors de la présentation de son programme national de réduction du tabagisme! L'acronyme, qui signifie broncho-pneumopathie chronique obstructive, n'est guère parlant.
C'est que la maladie elle-même est assez complexe et, si elle débute au niveau des poumons, son retentissement peut aller bien au-delà de la seule insuffisance respiratoire: atteinte musculaire, maladie coronaire, ostéoporose, dépression, etc. «Les répercussions de la BPCO sont considérables, nous n'insistons pas suffisamment sur les maladies respiratoires en général et la BPCO en particulier», souligne Pascal Mélihan-Cheinin, sous-directeur de la santé des populations et de la prévention des maladies chroniques à la Direction générale de la santé.
La maladie n'est pourtant pas rare. «Il y a en France 3,5 millions de malades de BPCO dont 1 million avec des symptômes», rappelle le Dr Frédéric Le Guillou, pneumologue à La Rochelle et président de l'Association BPCO, qui organisait son colloque annuel le 12 novembre à Paris. Il suffit d'une mesure du souffle à l'aide d'un mini-spiromètre électronique pour que le diagnostic soit suspecté, avant confirmation par des examens plus sophistiqués chez un pneumologue.
Hélas, faute de remboursement du matériel jetable nécessaire, la mesure ne s'est jamais répandue chez les médecins généralistes. Résultat: «Huit malades de BPCO sur dix ignorent qu'ils le sont», déplore le Pr Housset.
Le plus regrettable est que 900.000 malades pourraient bénéficier d'une réhabilitation respiratoire avec un meilleur diagnostic médical et surtout un remboursement de celle-ci par la Sécurité sociale pour les actes en ambulatoire, ce qui n'est pas le cas actuellement.
Cette réhabilitation repose sur un réentraînement à l'effort sous contrôle médical, parfois réalisé avec l'aide des kinésithérapeutes, appuyé sur des conseils comportementaux et de l'éducation thérapeutique par des infirmières. «La réhabilitation améliore la dyspnée (essoufflement), la qualité de vie, la tolérance à l'effort et réduit le nombre et la durée des hospitalisations», détaille le Pr Yves Grillet, président d'honneur de l'Association BPCO, qui regroupe patients et soignants. Même si la maladie est irréversible, c'est à ce jour le seul moyen de ralentir sa progression.


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